Les ouvriers lors de la construction du pipeline Niger-Bénin / photo AFP
Niamey et Cotonou peuvent se frotter les mains. Les premières gouttes de pétrole issues du pipeline qui relie le Niger au Benin ont commencé à couler, depuis le dimanche 21 avril dernier. C’est à Sémè Kraké, ville située entre Cotonou et Porto-Novo, abritant la station terminale que le pétrole en provenance du Niger a jailli du sol.
Le Niger avec la mise en œuvre de cet important projet, est en passe d’entrer dans le cercle fermé des pays africains producteurs de pétrole. En effet, les estimations tablent sur 90 000 barils par jours pour ce projet dont la construction a commencé en septembre 2019. Il a coûté 5 milliards de dollars.
Tout est prêt et fonctionnel après le teste du dimanche. Les forages d’Agadem pour l’extraction, le méga oléoduc de près de 2000 km et les neuf stations sur le trajet du pipeline sont pleines. Toute chose qui a permis au pétrole de couler à la station terminale de Sémè kraké, située entre Cotonou et Porto-Novo du côté de l’océan Atlantique. La période de disette faite de reports et des retards qui ont parfois fait naitre le doute sur la réalisation du projet est désormais un lointain souvenir.
Le Niger peut maintenant afficher le sourire. Car ce nouveau statut de pays exportateur d’or noir rapportera à l’économie nigérienne d’importants revenus pétroliers. De son côté, le Bénin en profitera aussi grâce à la redevance qui sera perçue sur le pétrole qui traverse le pays via l’oléoduc.
Le seul hic, c’est comment les deux pays quelque peu en froid depuis le coup d’État du général Tiani, vont composer. Pour preuve, aucun communiqué annonçant l’arrivée du pétrole sur la plateforme de Sèmè Kraké ni sur la date des premières exportations n’a été publié par le gouvernement béninois. Les autorités de ce pays observent la loi de l’omerta depuis peu sur ce projet.
Thom Biakpa