En plus d’un an des affrontements entre Kiev et Moscou, le continent paie le prix fort dans les importations. Les dirigeants africains réussiront-ils à défendre leurs intérêts ? L’échec de la mission de mi-juin servira-t-elle de leçon pour une suite favorable ?
Les produits importés de l’Ukraine et de Russie vers les pays du continent ont connu une baisse drastique, entrainant ainsi la flambée des prix et un risque de famine dans certaines zones. Selon la BAD, « la guerre est directement responsable d’une pénurie d’environ 30 millions de tonnes de céréales sur le continent ».
La FAO à son tour, évoque « des hausses de prix des engrais de plus de 38% ». Le tableau sombre des conflits qui pèsent sur l’Afrique impose aux chefs d’États africains des actions concrètes en vue de renverser une tendance actuelle, désavantageuse pour l’économie des pays et les populations. La mission des dirigeants africains déployés à Moscou et à Kiev en mi-juin n’a pas porté ses fruits tant les divergences éloignent les belligérants. Les 4 négociateurs africains ont fait face à l’impasse. Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky campent sur leurs positions. Pour Aimé Bounoung, politologue et enseignant à l’université de Yaoundé II : « Les Chefs d’États africains n’ont pas autre choix que de négocier pour un assouplissement des mesures visant à faciliter les importations ; l ’Afrique est la principale victime d’une guerre qui se déroule loin de ses terres. Elle s’en va négocier dans une position de faiblesse au regard de sa dépendance des deux pays en guerre ».
Toutefois, l’analyste pense qu’il faut ‘’ actionner sur un levier plus fort pour se faire entendre parce que l’Afrique en a les moyens. Il suffit d’une volonté collective des États en ce qui concerne l’arrêt des contrats militaires et miniers avec des pays qui considèrent l’Afrique comme une naine, pour que le verrou soit levé ’’.
Tchuisseu Lowé