Mamadou Gassama, membre du CNT arrêté à Abidjan/ AP
Le 2 juillet dernier, la justice ivoirienne a procédé à l’inculpation et à l’écrou d’un membre du Conseil National de la Transition du Mali (CNT), Mamadou Awa Gassama. Ce dernier, en séjour privé à Abidjan, a été arrêté sous des accusations graves, notamment « d’outrage » et « d’incitation à la déstabilisation des institutions par des appels à l’insurrection ».
Mamadou Awa Gassama, connu pour son franc-parler, a vu son arrestation liée à des déclarations qu’il a faites dans des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux. Dans ces enregistrements, il n’hésite pas à critiquer le régime ivoirien et son président, Alassane Dramane Ouattara, s’exprimant en bambara avec une verve qui a attiré l’attention des autorités judiciaires.
L’une de ses interventions les plus remarquées remonte à juillet 2022, lorsque 49 militaires ivoiriens ont été arrêtés au Mali. Alors que Bamako les qualifie de « mercenaires », Abidjan soutient qu’ils étaient en mission officielle. Gassama a commenté cette affaire de manière virulente, ce qui a contribué à la perception qu’il incitait à la déstabilisation des institutions ivoiriennes.
Pour défendre ses intérêts, Mamadou Awa Gassama a constitué un avocat malien, Me Mamadou Konaté, qui se rendra à Abidjan ce lundi pour prendre en charge son dossier. Cette affaire soulève des questions sur les tensions entre le Mali et la Côte d’Ivoire, ainsi que sur la liberté d’expression des personnalités politiques dans un contexte régional complexe.
La situation de Gassama est à suivre de près, alors que les implications de son arrestation pourraient avoir des répercussions sur les relations entre les deux pays.
Thom Biakpa