Photo Issouf Sanogo/ AFP
Une nouvelle tension a été signalée, mercredi 27 mars à la frontière Côte d’Ivoire-Burkina Faso. Ces deux pays qui partagent une frontière longue de 600 kilomètres sont constamment sous la tentation des tensions. Plusieurs incidents mettent en lumière des défis sécuritaires majeurs dans cette partie de la sous-région.
Le mercredi 27 mars dernier, sur le marché de Dantou, dans le département de Téhini au nord-est de la Côte d’Ivoire, les forces armées ivoiriennes ont appréhendé deux éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) burkinabè, tous deux armés et en uniforme, pour dit-on perturbation de l’ordre public. Ces individus ont ensuite été emmenés à Bouna, dans le chef lieu de région.
Après ces arrestations, des témoins ont vu une troupe d’une centaine de soldats burkinabè en motos, armés et menaçants envers la population locale. En réaction, le Groupement tactique interarmées (GTIA6) basé à Tougouloukaye a été placé en alerte maximale. Un hélicoptère MI-24 ivoirien a également été déployé en réponse à cette menace grandissante dans la zone frontalière.
Ces incidents surviennent dans un contexte marqué par une frontière extrêmement poreuse, malgré une démarcation établie après la décolonisation. Des exemples récents de cette porosité sont visibles dans l’arrestation de policiers et de journalistes des deux côtés de la frontière. Notons également que deux gendarmes ivoiriens, arrêtés il y a quelques mois dans une zone frontalière contestée, sont toujours détenus au Burkina Faso.
De plus, les tensions sont exacerbées par des différends politiques, incluant des coups d’État régionaux, tels que celui du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) en janvier 2022 et un autre neuf mois plus tard. Des désaccords persistants sur des questions comme les coups d’État au Niger contribuent également à cette atmosphère tendue.
Thom Biakpa