Le 13 août date mémorable pour la Centrafrique, le chef de l’État s’est adressé à la Nation au sujet de la politique générale ainsi que des grands enjeux de la République. Retour sur les grandes dates de son histoire.
Ex colonie française, la RCA a obtenu son autonomie le 13 août 1960. Pour célébrer les 63 ans de son autonomie en 2023, le président de la République Faustin Archange Touadéra a, au cours de son discours fait mention des manœuvres orchestrées par certains États pour ralentir les actions du gouvernement.
« Nul n’ignore que ces embargos, maintenus depuis dix ans à la demande constante de certaines puissances, sous des prétextes fallacieux, cachent mal les visées hégémoniques, géopolitiques et géostratégiques de celles-ci et constituent de réels obstacles à l’exercice de notre droit à l’autodétermination ».
Le rapprochement de Bangui à la Russie a contribué au déclin des relations avec la France.
De 1960 à 2023, le pays a connu neuf dirigeants. David Dacko est le premier chef d’État centrafricain à l’indépendance. Il est renversé par Jean – Bedel Bokassa, un militaire qui instaure la dictature et un système répressif. Ses adversaires sont soit neutralisés soit forcés à s’exiler. Il impose le culte de la personnalité en considérant son pouvoir comme divin. Il se fait couronner empereur sous le nom Bokassa 1er et change la République en empire.
Le dictateur est déchu en 1979 grâce à l’opération Barracuda qui réinstalle David Dacko aux affaires. La République est restaurée, mais est de nouveau secouée par le coup d’état de 2003 mené par François Bozizé qui met fin à l’autorité d’Ange-Félix Patassé. Bozizé, proche de la rébellion, est lui aussi écarté du pouvoir par Michel Djotodia. S’en suivra une suite de l’exercice du pouvoir par intérim jusqu’à l’élection de l’actuel dirigeant en 2016.
L’histoire de la Centrafrique est marquée de crises politiques et sécuritaires qui ont mis en opposition les groupes armés formés autour des communautés ethno tribales et religieuses. Les rebelles de la Séléka majoritairement musulmans, ont engagé la lutte contre les milices anti-balaka à dominance chrétienne. Les tensions entre les deux rivaux ont suscité les interventions de la Minusca et des soldats français sur le territoire. 11. OOO militaires étrangers ont été mis en mission pour tenter d’apporter la paix dans le pays. La non – satisfaction des autorités centrafricaines en rapport aux actions des forces françaises et des casques bleus sur leur sol, a conduit Archange Faustin Touadéra à se tourner vers Moscou. La présence des troupes russes de Wagner a renforcé les liens entre les deux États, au détriment de la coopération Paris-Bangui qui s’est considérablement dégradée.
Tchuisseu Lowé