Des manifestants dans les rues d’Accra / Photo: Reuters
Au Ghana comme dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest, une grande part de la production de l’or est réalisée par des mineurs illégaux, une pratique appelée le « galamsey ». Ces dernières années, ces mineurs illégaux ont accès à des outils mécaniques provenant de Chine. La mécanisation du galamsey bien évidemment, n’est pas sans conséquence pour l’environnement, puisque cette activité accélère la destruction des forêts et des plantations. Elle est aussi responsable de la pollution des cours d’eau dans le nord et l’est du pays.
Pour dénoncer l’inaction et la corruption du gouvernement ghanéen face à la montée en puissance de cette pratique, plusieurs manifestants sont descendus, dimanche 22 septembre 2024 dans les rues d’Accra. Ils étaient composés de membres de la société civile et d’organisations de défense de l’environnement.
« Dites non au Galamsey », tel est en substance le message que scandaient ces manifestants munis de pancartes pour la plupart. Mais la police ghanéenne qui avait interdit la veille, cette manifestation, ne s’est pas faite prier pour procéder à l’interpellation de plusieurs manifestants, le dimanche dans la matinée à une intersection routière d’Accra.
Interrogée, la directrice de la communication de la police ghanéenne, Grace Ansah-Akrofi a fait savoir que ces interpellations sont pleinement justifiées dans la mesure où, ce rassemblement est illégal. « Samedi, nous avions de nouveau alerté les organisateurs de la manifestation. Nous leur avions demandé de reconsidérer les sept sites que la police leur proposait pour manifester en leur expliquant que le lendemain, nous allions nous assurer que le trafic routier resterait fluide et ne serait pas interrompu », a-t-elle confié à un média international.
Dimanche dans l’après-midi, une vingtaine de manifestants qui s’est entêtée àrevenir sur les lieux du rassemblement, a été à son tour arrêtée, portant à un total de 42, le nombre de manifestants interpellés au cours de la journée du dimanche 22 septembre par la police. De quoi indigner Felicity Nelson, l’une des organisatrices du rassemblement : « Ce n’est pas à la police de nous dire où nous pouvons manifester, ce n’est pas ce que dit la Constitution ghanéenne ! lance-t-elle. À chaque manifestation que nous organisons, nous faisons face à une réponse armée de la police. Il s’agit simplement d’une stratégie qui vise à décourager les gens de nous rejoindre », dénonce-t-elle.
A l’instar de Felicity Nelson, les autres organisateurs du rassemblement décrientune grave entrave à la liberté de manifester et évoquent de leur côté, le chiffre de 32 arrestations, dont celle d’une enfant de huit ans.
Thom Biakpa