Le général Tiani, chef de la junte nigérienne / photo: AP
Au Niger, le 26 juillet est désormais un jour chargé de symbole. C’est le jour commémoratif de l’arrivée au pouvoir des militaires suite à un coup d’État en 2003. Dans une ordonnance prise ce lundi, l’homme fort du Niger a décidé de faire du 26 juillet, une journée de fête légale.
« Le général de brigade Abdourahamane Tiani », chef du régime militaire, « a signé ce jour une ordonnance au terme (de laquelle) la journée anniversaire du 26 juillet est instituée fête légale », a indiqué le gouvernement dans un communiqué diffusé à la radio publique. Il ne précise pas si ce jour sera férié.
Toutefois, l’on retient que dorénavant au Niger, le 26 juillet est considéré comme un jour de libération, un jour d’indépendance au même titre que le 3 août. Des festivités sont donc prévues du 26 juillet au 3 août prochain, pour marquer le 64e anniversaire de l’indépendance du Niger, ancienne colonie française.
Dès leur arrivée au pouvoir, les militaires ont multiplié des actes de « souveraineté ». Ils ont chassé fin 2023 les soldats français, présents au Niger pour lutter contre les jihadistes. D’ici le 15 septembre, les États-Unis auront également retiré leurs soldats, notamment du nord du pays où ils disposent d’une base de drones.
Niamey s’est parallèlement rapproché de nouveaux partenaires dont l’Iran, la Turquie et la Russie, qui a envoyé des instructeurs militaires en avril et en mai.
Les militaires avaient notamment justifié leur coup de force par les attaques jihadistes, qui perdurent en dépit d’importants déploiements militaires, comme dans des zones proches du Burkina Faso et du Mali, également minés par ces violences. Par ailleurs, les militaires détiennent depuis le coup d’État le président civil renversé Mohamed Bazoum dans sa résidence officielle avec sa femme Hadiza.
Son immunité a été levée par une Cour créée par le régime, ouvrant la voie à un procès notamment pour « complot contre l’autorité de l’État » et « haute trahison ».
Thom Biakpa