La colère des populations contre la cherté de la vie au Nigéria / Photo: Africaho
Au Nigéria, les populations sont descendues par plusieurs milliers, ce jeudi 1er août 2024 dans les rues des six zones géographiques du pays pour manifester contre la mauvaise gouvernance, mais aussi contre la hausse du coût de la vie. 24 heures après, l’ONG Amnesty International informe dans un rapport publié, ce vendredi 2 août, qu’au moins 13 personnes ont trouvé la mort lors de ces manifestations.
L’ONG pointe du doigt les forces de l’ordre qui selon elle, ont fait usage de leurs armes face aux manifestants. Dans son bilan, Amnesty International indique que six personnes ont été tuées dans la ville de Suleja près de la capitale Abuja, quatre à Maiduguri dans le nord-est et trois à Kaduna au nord-ouest du pays.
Annoncé depuis plusieurs jours, le mouvement #Endbadgovernance (« Mettre fin à la mauvaise gouvernance »), lancé jeudi matin on peut le dire, a été un franc succès. En dépit des appels de la majorité présidentielle à ne pas adhérer à l’initiative, les Nigérians ne se sont pas faits prier pour prendre d’assaut les grandes artères des principales villes du pays où ils ont battu le pavé pour réclamer de meilleures conditions de vie.
À Abuja par exemple, des manifestants ont marché vers Asokoro avant de s’arrêter à quelques encablures de la villa présidentielle, de l’Assemblée Nationale et de la Cour suprême. Les forces de sécurité manifestement débordées, ont été contraintes d’user du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants composés pour la plupart de jeunes.
A Lagos et à Abuja, la mobilisation était impressionnante. Même dans le nord, des localités comme Kano, Maiduguri et Bauchi d’ordinaire très peu impliquées dans ce genre de manifestations, ont répondu à l’appel. Des scènes identiques dans les États de Kano, Borno et de Bauchi, toujours dans le nord du Nigeria. Des manifestants dans les rues, ont chanté des slogans hostiles au régime dans l’État de Benue au Centre, dans le sud- ouest dans l’État d’Oyo, et aussi à Port Harcourt dans l’État de Rivers. Une confirmation que le mouvement #EndbadGovernance a une dimension nationale et qu’il a eu l’adhésion massive des populations.
Thom Biakpa