Le Mpox fait d’énormes dégâts en RDC depuis le début de l’année / Photo: Figaro
Le chiffre fait froid dans le dos. Selon le ministre de la santé de la République Démocratique du Congo (RDC) Samuel-Roger Kamba, l‘épidémie de la variole du singe ou mpox, a fait 548 morts dans ce pays de l’Afrique centrale depuis le début de l’année. La maladie à l’en croire,touche désormais toutes les provinces. Il a fait cette annonce, ce jeudi 15 août.
D’après le dernier rapport épidémiologique, « notre pays a enregistré 15 664 cas potentiels et 548 décès depuis le début de l’année », a-t-il déclaré. Au 3 août, l’agence de santé de l’Union africaine Africa CDC (Centres de contrôle et de prévention des maladies du continent) avait recensé 455 décès et 14 479 contaminations dans 25 des 26 provinces du pays.
Réunie en urgence, mercredi 14 août à Genève, l’OMS par la voix de son Directeur général,le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé que la recrudescence de la variole simienne (mpox) en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays d’Afrique constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) au titre du Règlement sanitaire international (2005) (RSI).
Cette déclaration du Dr Tedros a été faite sur les conseils d’un Comité d’urgence du RSI composé d’experts indépendants, qui s’est réuni plus tôt dans la journée pour examiner les données présentées par des spécialistes de l’OMS et des pays touchés. Le Comité a indiqué au Directeur général qu’il considérait que la recrudescence de la mpox constituait une urgence de santé publique de portée internationale, susceptible de se propager dans d’autres pays d’Afrique, voire en dehors du continent.
Le Directeur général communiquera le rapport de la réunion du Comité et, s’appuyant sur les conseils émis par ce dernier, il adressera des recommandations temporaires aux pays.
En déclarant l’urgence de santé publique de portée internationale, le Dr Tedros a indiqué : « L’émergence d’un nouveau clade de la mpox, sa propagation rapide dans l’est de la RDC et la notification de cas dans plusieurs pays voisins sont très préoccupantes. Si l’on ajoute à cela les épidémies imputables à d’autres clades de la mpox en RDC et dans d’autres pays d’Afrique, il est clair qu’une action internationale coordonnée est nécessaire pour enrayer ces épidémies et sauver des vies. »
La Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, la Dre Matshidiso Moeti, a déclaré : « Des efforts importants sont d’ores et déjà déployés en étroite collaboration avec les communautés et les pouvoirs publics et nos équipes de pays travaillent en première ligne pour aider à renforcer les mesures de lutte contre la mpox. Face au virus qui ne cesse de se propager, nous intensifions encore plus nos efforts par une coordination de l’action internationale en vue d’aider les pays à mettre fin aux épidémies. »
Le président du Comité d’urgence, le professeur Dimie Ogoina, a déclaré : « La recrudescence actuelle de la mpox dans certaines régions d’Afrique, ainsi que la propagation d’une nouvelle souche sexuellement transmissible du virus responsable de la maladie, sont constitutives d’une urgence, non seulement pour l’Afrique, mais pour le monde entier. Originaire d’Afrique, la mpox y a été négligée avant de provoquer une épidémie mondiale en 2022. Il faut maintenant agir de manière décisive pour éviter que l’histoire ne se répète. »
C’est la deuxième fois en deux ans qu’une urgence de santé publique de portée internationale est déclarée pour la mpox. Causée par un orthopoxvirus, elle a été détectée pour la première fois chez l’être humain en 1970, en RDC. La maladie est considérée comme endémique dans les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest.
Thom Biakpa