Une vue des prévenus / Photo: DW
En République Démocratique du Congo (RDC), le procès dit de la « tentative de coup d’Etat du 19 mai » suit son cours. Ce mardi 27 août, le tribunal militaire de garnison de la Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo, a requis la peine de mort contre 50 prévenus sur 51 impliqués dans les événements violents du 19 mai 2023.
L’on se souvient que le 19 mai dernier, un groupe d’hommes armés avait assiégé la résidence de Vital Kamerhe, actuel président de l’Assemblée nationale, ainsi que le palais de la Nation, qui abrite les bureaux du président Félix Tshisekedi.
Outre les Congolais, l’on retrouve parmi les prévenus, six étrangers donttrois Américains, nés aux États-Unis, un Britannique, un Canadien, ainsi qu’un Belge, tous d’origine congolaise.
Au nombre de ceux-ci, le nom de Jean-Jacques Wondo, un Belge chargé de réformer l’Agence nationale des renseignements, (l’ANR) a été évoqué plusieurs fois par le ministère public, qui l’accuse d’avoir été le stratège derrière l’opération menée par Christian Malanga, fournissant aussi des moyens de transport aux assaillants.
Des accusations que le nommé Jean-Jacques Wondo a rejetéesénergiquement, tout comme un rapport d’expert qui l’incrimine. Mais comme la quasi-totalité des autres prévenus, Jean-Jacques Wondo, risque aussi la peine de mort.
Interrogés par le tribunal, la quasi-totalité des prévenus indique qu’ils ontagi sous la contrainte de Christian Malanga, considéré comme le chef de la bande. L’État congolais, qui s’est constitué partie civile dans cette affaire, pointe des influences étrangères derrière ces événements.
Les chefs d’accusations retenus contre les prévenus sont entre autres, leterrorisme, la détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, meurtres et financement du terrorisme. La peine de mort requise contre eux par le ministère public a été jugée sévère par les avocats de la défense.
Aussi, dans leur démarche, les avocats de l’État prévoient-ils de présenter la liste des biens démolis au palais de la Nation et réclament 250 millions de dollars pour couvrir les frais de réparation des dégâts causés. La famille de Kevin Tamba, un civil tué par les assaillants, demande quant à elle, 5 millions de dollars en compensation des préjudices subis. De son côté, sa veuve Stephie Elonga, elle réclame 20 millions de dollars pour elle-même, leur enfant, et celui à naître.
Les avocats de la défense ont qualifié le réquisitoire du parquet de « lunaire, kafkaïen et loufoque », rapporte la presse locale. Ils ont promis de démolir ces accusations lors de la prochaine audience, prévue cevendredi.
Thom Biakpa