Dans une correspondance signée le 1er septembre par le vice premier ministre congolais adressée au président du Conseil de Sécurité et de l’Organisation des Nations Unies, les raisons du retrait des casques bleus ont été évoquées.
La présence des forces onusiennes en République Démocratique du Congo et leur rôle n’ont cessé de faire l’objet de vives critiques au sein des populations.
Le gouvernement, ayant pris acte d’une situation qui persiste exige à la Monusco « d’accélérer et d’avancer à la fin 2023, le retrait échelonné, responsable et durable de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo ».
La correspondance du vice premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de la francophonie dresse un bilan peu reluisant de la présence des casques bleus : « La Monusco a perdu sa crédibilité et la confiance des congolais… ».
Les opérations de la Monusco peinent à convaincre l’opinion congolaise ; certains voient en elle une troupe à la solde des puissances étrangères missionnée pour défendre les intérêts des multinationales qui exploitent les richesses de la RDC. Depuis plusieurs années, les manifestations populaires contre la présence de ces militaires étrangers se multiplient dans les zones en crise ; les foules dénoncent le jeu trouble des casques bleus tout en appelant à leur départ du pays.
Le 31 juillet 2022, la cheffe de la Monusco a reconnu une bavure de ses éléments qui « ont ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage.
Cet incident grave a causé des pertes en vies humaines et des blessés graves.
Les cas d’insécurité, d’attaques de villages, de meurtres, se perpétuent malgré la présence de ces hommes en tenue pointés du doigt pour avoir commis des viols et menaces sur les habitants dont ils ont pour mission de garantir la protection.
Pour Aimé Bounoug, analyste politique : « Les autorités congolaises et la société civile doivent s’unir pour rappeler avec insistance le départ de la MONUSCO comme ce fut le cas du Mali. La souveraineté de la Nation en dépend. Il faudra surtout renforcer les capacités de l’armée nationale afin qu’elle puisse avoir les moyens de riposter face à la rébellion ».
Tchuisseu Lowé