Un malade de la variole du singe / Photo: AFP
Face à la recrudescence des cas de la variole du singe également appelée Mpox en République Démocratique du Congo (RDC), devenue l’épicentre mondiale de la maladie, le gouvernement congolais, a annoncé, ce lundi 19 août dans la soirée, un plan de riposte d’un coût de 49 millions de dollars pour freiner l’évolution de l’épidémie, sans compter les doses de vaccin attendues des pays donateurs.
Depuis le début de l’année, ce sont au moins 570 personnes qui sont mortes de cette maladie parmi les 16.700 cas recensés. Mais face à la presse, ce lundi 19 août 2024, Samuel-Roger Kamba, le ministre de la santé a rassuré que la situation est désormais sous contrôle. La situation épidémiologique dans ce pays inquiète énormément les chercheurs et les chancelleries occidentales, à cause notamment des contaminations par voie sexuelle dans l’est. Mais à Kinshasa, les autorités congolaises vantent leur longue expérience héritée de la gestion d’autres épidémies.
« Nous avons cette expertise que souvent d’autres pays demandent. C’est pour ça que nous avons contenu ce virus pendant très longtemps. Nous pouvons rapidement amener les échantillons à l’Institut national de recherches biomédicale (INRB) où nous avons les moyens de diagnostiquer. Mais nous avons aussi le laboratoire à Goma qui permet de le faire rapidement. Nous avons des GeneXperts qui sont un peu partout dans le pays qui nous permettent de surveiller correctement la maladie », a expliqué le ministre congolais de la santé, Samuel-Roger Kamba.
Un plan de 49 millions de dollars pour contrer l’épidémie
Le plan de riposte de 49 millions de dollars, comprend une campagne de sensibilisation, le déploiement des équipes et la prise en charge des malades. Cependant, il ne prend pas en compte les vaccins. La RDC espère recevoir des doses dès la semaine prochaine, de plusieurs pays donateurs.
« Nous avons besoin d’à peu près 3,5 millions de doses, mais je peux vous rassurer que grâce à la Belgique, on va avoir 215 000 doses, ce n’est même pas le dixième. Grâce au Japon, on devrait avoir 3 millions de doses et les États-Unis sont en train de se tâter pour dire combien on envoie parce qu’ils ont eux-mêmes besoin de ces vaccins. Ces vaccins sont très chers. 3 millions de doses de vaccins, c’est 600 millions de dollars américains », a déclaré le ministre
Selon plusieurs experts de la santé, la situation dans l’est du pays où les premiers cas de transmission par voie sexuelle ont été enregistrés, pourrait s’empirer, en raison des violences qui ont contraint les populations à fuir leurs localités pour s’installer dans des zones touchées par l’épidémie.
Le ministre congolais de la Santé, se dit persuadé que la première arme de lutte, restel’information. Pour lui, il faut sensibiliser les populations sur les mesures de prévention dans un pays où la viande de brousse est très prisée. L’autre mesure phare, selon le ministre, c’est la vaccination, mais les vaccins sont coûteux.
Le ministre compte faire vacciner, en priorité, les jeunes de moins de 15 ans. Ils constituent le maillon le plus important dans la chaîne de contamination. Kinshasa espère disposer des vaccins promis dès la semaine prochaine.
Outre l‘est de la RDC, dans l’ouest du pays dans la province de l’Équateur, d’autres foyers inquiètent les acteurs humanitaires. Une zone isolée, qui pourrait être l’endroit où le plus grand nombre de personnes seraient infectées, selon un responsable de la Croix-Rouge.