La décision relative à la proscription de prester sur les scènes françaises a été signée le 14 septembre par le Quai d’Orsay. L’art et la culture de ces trois pays entrent dans le prolongement des tensions diplomatiques avec Paris.
La mesure restrictive fait couler beaucoup d’encre et de salive La France ne serait-elle plus cette terre d’accueil où l’expression artistique vaut son peson d’or ?
« La sanction qui intervient dans le registre de la coopération culturelle voulue par la France contre les trois pays est le résultat d’une diplomatie qui échappe aux autorités françaises si on veut admettre que le maître d’hier a perdu son influence devant ses subordonnés d’antan », selon Serge Ebala, anthropologue politique, qui analyse le cas actuel.
« Si des mesures visant à bannir les artistes originaires de certains pays du Sahel sont appliquées, sachez que vous devrez l’appliquer à tous les artistes africains… Nous sommes Un continent et Indivisible ». La déclaration de Youssou Ndour traduit son mécontentement.
Même son de cloche pour l’artiste musicienne Kareyce Fotso qui estime que « Les artistes ne se sont pas responsables des tensions entre la France et les Nations ciblées par les sanctions ». En réalité, la dépendance de l’Afrique vis-à-vis de la France au plan culturel a forcé l’exportation de l’art et de la culture du continent en expansion à Paris.
A travers ses réseaux et plateformes, la France domine l’industrie culturelle des pays francophones. L’absence de politique culturelle dans les États concernés contraint les artistes et promoteurs du domaine à se tourner vers l’Hexagone. De ce fait, les salles de spectacles et lieux d’exposition offrent la visibilité aux acteurs venus du Sud du Sahara non sans garantir une plus-value à l’État de France ainsi qu’à ses communes qui perçoivent des dividendes sur les activités culturelles organisées par les africains et la diaspora africaine.
Tchuisseu Lowé